Généralités

Le domaine d’existence des phases intermédiaires évoquées précédemment est compris entre deux valeurs limites de la concentration en élément d’addition. Lorsque la phase intermédiaire n’existe qu’à l’état ordonné, on parle de composé intermétallique ou composé défini. Ces composés ne sont généralement stables que sur des domaines de concentration beaucoup plus étroits que les solutions solides intermédiaires désordonnées. Aussi, peut-on les qualifier de composés stœchiométriques bien que l’écart à la stœchiométrie soit parfois très important. Suivant les cas, ces composés ont un caractère métallique plus ou moins marqué. Ce caractère décroît quand on passe des solutions solides intermédiaires aux composés intermétalliques à caractère plus ou moins covalent (ou ionique). Les composés métal-non métal forment un autre type de composé défini.

On distingue généralement pour les composés intermétalliques :

  • les composés électroniques (phases de Hume-Rothery) tels que : \(\ce{CuZn\beta}\), \(\ce{Cu3Al}\) ou \(\ce{Cu5Sn}\),

  • les phases de Laves, du type \(\ce{A2B}\) ordonné tels que : \(\ce{MgZn2}\), \(\ce{MgCu2},\) \(\ce{CuAl2}\).

 

Pour les composés métal-non métal :

  • les composés de Hägg et les carbures complexes (composés caractérisés par la présence d’atomes de faibles dimensions en insertion \(-\ce{C}\), \(\ce{B}\), \(\ce{N}\), \(\ce{H}\), \(\ce{O}-\)) : si le rapport entre le rayon atomique de l’élément d’addition et du métal est inférieur à 0.59, on a un réseau \(\ce{CFC}\) ou \(\ce{HC}\) et occupation des sites octaédriques (exemples \(\ce{CFC}\) : \(\ce{TiC}\), \(\ce{ZrC}\), \(\ce{VC}\), \(\ce{NbC}\), \(\ce{TiN}\), \(\ce{ZrN}\), \(\ce{VN}\), \(\ce{NbN}\) - exemple \(\ce{HC}\) : \(\ce{Ta2C}\), \(\ce{Mo2C}\) ...) ; si ce rapport est supérieur à 0.59, on forme des carbures complexes (la mise en insertion dans une structure compacte est plus difficile et la structure est plus complexe). Exemple : la cémentite \(\ce{Fe3C}\).